Les marchands de biens ont une fiscalité différente selon les sociétés. Ils sont soumis à l’impôt sur le revenu s’ils exercent sous forme individuelle et à l’impôt sur les sociétés, le cas échéant, selon la forme juridique retenue. Les biens dont ils font l’acquisition sont soumis à la TVA, mais ils bénéficient d’un régime avantageux dans certains cas.
Pour devenir marchand de biens, il y a deux conditions indispensables : acheter pour revendre et que les biens concernés soient de nature immobilière. Ce sont les opérations d’achat qui conditionnent l’activité.
Le marchand de biens doit acheter des biens en vue de les revendre, c’est ce qu’on appelle des actes d’achat-revente.
L’intention doit être spéculative, c’est-à-dire que la personne n’achète pas les biens pour constituer un placement, mais bien pour les revendre.
Ces actes doivent être réalisés de manière habituelle pour constituer une activité de marchand de biens.
Ce dernier, s’il réalise ces actes de manière indépendante (c’est-à-dire sans être salarié), aura le statut de commerçant (art. L. 110-1 et L. 121-1 du Code de commerce).
Les biens doivent être de nature immobilière.
Les biens immeubles par nature sont tous ceux qui ne peuvent pas être détachés du sol (art. 517, 518 et 527 du Code civil).
Il peut ainsi s’agir d’un immeuble, d’un terrain ou encore d’un appartement. D’autres biens comme les moulins à vent sont également des immeubles (art. 519 du Code civil).
Le métier de marchand de bien est complexe mais passionnant avec ses avantages et inconvénients. C'est pour cette raison qu'il est important de bien appréhender la partie fiscalité du métier tel que nous allons le voir.
Le marchand de biens est soumis à une fiscalité spécifique sur sa plus-value immobilière qui va dépendre du statut juridique choisi pour exercer l’activité. L’imposition sur les sociétés pour une forme sociétaire imposée à l’IS (ou sur option) ; l’impôt sur le revenu s’il exerce sous entreprise individuelle ou EURL.
La fiscalité du marchand de biens est une stratégie fiscale qui peut permettre de réduire ses impôts et de développer sa valeur patrimoniale. Ainsi, le choix du statut dépendra des attentes du professionnel.
Quelle que soit la forme juridique retenue, les plus-values réalisées par les opérations d’achat-vente sont de la catégorie des BIC (art. 34 à 35 A du Code général des impôts, ci-après « CGI »).
Il y a différents barèmes d’impositions sur les sociétés :
le taux normal est fixé à 25 % en 2023 peu important le montant du chiffre d’affaires
le taux réduit est fixé à 15 %, il demeure applicable à certaines sociétés.
Le taux de 15 % s’applique aux sociétés dont les conditions cumulatives suivantes sont remplies :
chiffre d’affaires hors taxe n’excède pas 10 millions d’euros ;
capital entièrement libéré par les associés (ils ont versé la totalité du montant de leur apport) ;
capital détenu à 75 % au moins par des personnes physiques.
Ce taux ne s’applique que sur la part des bénéfices allant jusqu’à 42 500 euros. Au-delà de ce montant, le taux d’imposition repasse à 25 %.
Par exemple, si un marchand de biens exerce sous la forme de SARL et que sa société répond aux conditions du taux réduit, ses bénéfices seront imposés à 15 %.
S’ils réalisent un chiffre d’affaires d’un montant de 40 000 euros, la société versera 6 000 euros à l’administration fiscale (40 000 x 0,15 = 6000).
s’ils réalisent un chiffre de 50 000 euros :
Taux réduit | Taux normal |
42 500 x 15% | (50 000 - 42 500) x 25% |
6 375 euros | 1 1875 euros |
Les associés devront verser 8 250 euros à l’administration fiscale.
Si le marchand de biens choisit d’exercer seul, il devra faire le choix de la SASU (art. L. 227-1 du Code de commerce). Il encaisse seul le bénéfice net.
S’il s’agit d’une société de marchands de biens, les associés se partageront le bénéfice après déduction de l’impôt.
Dans le cas du choix d’une EURL (SARL avec un associé unique, art. L. 223-1 du Code de commerce) ou de l’entreprise individuelle, le professionnel sera imposé à l’IR.
Dans le cas de l’EURL, l’associé unique est une personne physique, il dispose d’une possibilité de choisir l’impôt sur les sociétés (art. 206 3, du CGI).
Le taux d’imposition dépend alors du régime fiscal qui va lui-même dépendre du montant du chiffre d’affaires.
Microentreprise (art. 50-0 du CGI) |
Régime réel simplifié |
Régime réel normal |
Pour les ventes de marchandises, le CA ne doit pas excéder 188 700 euros |
CA entre 188 700 et 840 000 euros |
CA au-delà de 840 000 euros |
Les BIC imposables seront le montant du CA après un abattement de 71 %. |
Les BIC imposables correspondent au bénéfice net (après déduction d’éventuelles cotisations). |
Les BIC imposables correspondent au bénéfice net (après déduction d’éventuelles cotisations). |
⚠️Il ne faut pas confondre l’EI qui est une entreprise individuelle dont l’activité est rattachée à la personne physique (art. L. 526-22 du Code de commerce) et l’EURL qui est une véritable société, mais avec un seul associé (art. L. 223-1 du Code de commerce).
Le marchand de biens doit s’acquitter de certaines taxes en ce qui concerne les biens immobiliers qu’il achète et revend : la TVA et les frais auprès d’un notaire.
Selon les opérations de rénovation lourde ou légère sur le bien permettant de bénéficier du régime de la TVA sur la marge. À défaut, le principe est celui de la taxation sur le prix total.
Le bien vendu sera assujetti à la TVA à 20 %.
Par exemple, pour un immeuble vendu 100 000 euros, la TVA à payer s’élève à 20 000 euros (100 000 euros x 0,2 = 20 000 euros).
Néanmoins, il existe des cas pour lesquels le taux ne sera applicable qu’à une portion du prix : la marge réalisée sur le prix de vente.
Ce régime spécifique et avantageux pour le marchand de biens dépend notamment de la nature des travaux de rénovation réalisés sur le bien (art. 268 du Code général des impôts).
Pour les immeubles de plus de 5 ans, pour les terrains à bâtir → travaux lourds* = considérés comme une remise à neuf, donc taux de TVA sur le prix total.
* Tel est le cas des travaux sur les fondations, façades ou encore éléments porteurs.
Pour les immeubles de plus de 5 ans, pour les terrains à bâtir → rénovations légères = taux de TVA sur la marge.
Seule la marge réalisée sur le prix de vente sera soumise à la TVA à 20 %.
Ainsi, pour un bien immobilier, il faudra d’abord calculer la différence entre le prix d’achat (travaux compris) et le prix de revente pour ensuite imputer la TVA.
Par exemple, un bien a été acheté 150 000 euros et revendu 200 000 euros. Le taux de TVA s’applique à la différence : 50 000 euros. Il s’élève à 10 000 euros (50 000 x 0,2 = 10 000 euros).
La réalisation et l’enregistrement de l’acte authentique de vente par le notaire génèrent des coûts : les frais (enregistrement, mutation et publicité) et émoluments (honoraires) de notaires. L’avantage pour les marchands de biens est qu’ils bénéficient de dérogations dans certains cas.
Ces frais peuvent porter le montant de 5 à 10 % du prix de vente du bien lors d’une acquisition classique.
Quant aux émoluments du notaire pour un bien immobilier, ils ne peuvent excéder 10 % du prix du bien, sans pouvoir être inférieurs à 90 euros (art. R. 444-9 du Code de commerce).
L’activité de marchand de biens dispose d’un double avantage financier qui se situe au niveau des droits de mutation réduits et du régime de TVA sur la marge dans certains cas.
Dans certains cas de figure, les frais de notaires sont réduits lorsque le professionnel est assujetti à la TVA :
Exonération des droits de mutation (art. 1115 du CGI) |
Exonération des droits d’enregistrement et de la taxe de publicité foncière (art. 1594-0 du CGI) |
Il s’engage à revendre le bien dans un délai de 5 ans |
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Le régime de la TVA peut ne porter que sur la marge dans certaines situations, ce qui constitue un avantage. Le marchand de biens a tout intérêt à acheter des biens de plus de 5 ans qui ne nécessitent pas de rénovations trop lourdes pour n’être taxé que sur leur marge.
On leur conseille de se porter attentifs au calendrier des ventes aux enchères immobilières pour ne rater aucune bonne affaire.
La rémunération du marchand de biens dépend des plus-values qu’il fait sur ses opérations d’achat-vente après déduction des impôts et taxes ( l'ensemble de la fiscalité lié à son statut) . Autrement dit, il se paie sur les bénéfices nets, après déduction de toutes les charges générées par son activité.
L’idéal étant pour lui de réaliser de bonnes affaires, il peut s’intéresser au marché des ventes aux enchères immobilières.
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